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Le peuple français doit revoir sa manière de choisir ses présidents. Il doit arrêter d'élire des Présidents insuffisamment cultivés. La tendance n'est pas favorable à apaiser la tension entre l'Afrique francophone et la France. Pour rappel, Nicolas Sarkozy, président de la republique française d'alors, a déclaré à Dakar que, je cite : l'ancêtre des africains n'est suffisamment entré dans l'histoire. Quelle histoire faisait-il allusion ? Est-ce s'est il interrogé pourquoi cela ? Macron aussi, l'actuel président de la France, dans ses sorties médiatiques sporadiques et insolites, ne cesse de se moquer des africains. Mais la génération actuelle n'est pas prête à se laisser faire. L'armée panafricaniste virtuelle n'est pas prête à se faire manipuler. Je veux parler des blogueurs panafricanistes infatigables. 

Le processus de <<défrancisation>> du continent noir a sonné. Et rien ne peut plus arrêter cela. Il est déclenché. C'est le printemps français, après le printemps arabe. 

On a assassiné Patrice Lumumba, mais un nouveau Lumumba émergera ! On a assassiné Thomas Sankara, un autre Thomas est venu. On a tué Modibo, un autre Modibo est venu. Sekou Touré est mort, Sekou Touré reviendra.

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Avant d’octroyer l’indépendance aux pays africains, l’Occident notamment la France, profitant de sa supériorité scientifique et culturelle, a savamment élaboré de nouveaux instruments de domination de ses anciennes colonies, afin de maintenir sa suprématie sur elles. J’imagine que ce fut aussi la même chose avant l’abolition de la traite négrière pour passer à la colonisation. Après le néocolonialisme que faut-il s’attendre encore de sa part ? Mais pour quelqu’un qui connait bien le rapport entre les prédateurs et proies en jungle, comprend facilement que c’est de la bonne guerre qu’elle mène, comme toujours. Quand un lion affamé attaque un ruminant, il le fait avec force et rapidité, sans état d’âme; car c’est son droit naturel le plus absolu : le droit à la vie, le droit à l’existence. C’est une lutte perpétuelle pour la survie que se livrent les êtres vivants. Autrement dit, sans l’Afrique, que va devenir la France ? L’Afrique étant pour elle une proie facile, une marchandise bon marché.  De l’esclavage à nos jours, c’est toujours l’Afrique qui paye le lourd tribut de l’incursion étrangère. Elle fait toujours l'objet de convoitises des prédateurs de toute sorte. Les proies les plus prisées sont celles qui ont la viande douce. Et l’Afrique est bien assaisonnée. Personnellement, quand je regarde des films documentaires sur le monde sauvage, et sachant les conséquences de l’extinction des espèces nécessaires à l’équilibre de l’écosystème, je pense aussitôt à la France et à l’Afrique, liées par un rapport de dominant et de dominé. Un rapport asymétrique à tout point de vue. Est-ce que réellement la France peut-elle s’en passer de l’Afrique, vice-versa ? C’est-à-dire, la France sans l’Afrique et ses immenses fabuleuses ressources naturelles cela est-il possible ?

Ce que moi je sais, l’octroi de la nationalité occidentale aux ressortissants des pays disposant d’abondantes matières premières, notamment des minerais rares, fait partie des stratégies machiavéliques savamment orchestrées par l'Occident pour faciliter la colonisation par procuration, que nous assistons impuissamment depuis des décennies.   L’exportation de son modèle de démocratie propre à elle vers l’Afrique et le terrorisme islamique constituent également des instruments de domination à distance ou du néocolonialisme, dont le but consiste à nous maintenir dans la précarité et nous empêcher à s’atteler à l’essentiel. Par définition, moi j’entends par néocolonialisme : la forme civilisée de la colonisation. D’autres diront que c’est la forme avancée de l’esclavage et de la colonisation, qui n'a cessé véritablement.  C’est la forme qui change, mais les pratiques restent les mêmes comme toujours. Les Présidents africains ont le rang de gouverneur de l’époque coloniale. Des hommes politiques qui lui tiennent tête, c'est-à-dire ceux qui comprennent ses manœuvres dilatoires et sataniques, sont vite écartés du pouvoir, souvent de manière violente et ensanglantée ou empêchés d’y accéder par tous les moyens possibles, au profit des béni-oui-oui. Et on les fait substituer instantanément par d’autres africains prêts à agir pour elle; Quand on monte des complots contre eux et qui échouent, la presse acquise à sa cause est là omniprésente pour démontrer que ce sont des pseudo complots pour éliminer des adversaires politiques encombrants. Et quand le complot réussi, on trouvera toujours des arguments pour le justifier.

Je suis tout de même conscient que la solution pour l’indépendance politique et économique de l’Afrique, passe nécessairement par l’éducation de qualité pour tous et toutes. Et cela ne peut se réaliser dans un système de gouvernance corrompue. Mais le terrorisme risque d’être plus nuisible au continent noir que la traite négrière. Car, il tue et empêche l’éducation normale de millions d’enfants. C’est le lieu de lancer un appel pressant aux dirigeants du Qatar et de l’Arabie-Saoudite pour qu’ils arrêtent maintenant de supporter le terrorisme au Sahel. Ils doivent avoir pitié maintenant de l’Afrique et comprendre que le terrorisme est contre-productif et salissant pour l’Islam. Car, les premières victimes se sont des musulmans et musulmanes.  Qu’ils sachent que ceux qui tuent au nom de l’Islam, ne sont pas des croyants. Ce sont des vrais kafr.  Des bandits de grand chemin.

Bref, eu égard à ce qui précède, je pense que la France aurait préféré être taxée d’État terroriste, que d’accepter de perdre le contrôle sur sa proie préférée et inoffensive, qu’est l’Afrique. C’est une question de vie ou de mort pour elle. Même si on la qualifierait d'être un cancer pour l’Afrique noire, elle accepterait cela que de plier bagage sauf cas de force majeure. Si elle plie bagage, c’est pour se préparer pour mieux sauter.  

NB : Je ne suis ni pour Poutine ni pour Macron encore moins pour Xi JinPing. Je suis juste pour une Afrique libre, qui gagne dans la dignité.  

 

DMM

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Ce n’est nullement un secret de polichinelle de comprendre que le monde subit une transformation géopolitique profonde, avec tous les risques que cela comporte. Si hier, la présence des bases militaires françaises dans des pays africains était gage de stabilité politique, aujourd’hui elles sont devenues une menace existentielle pour les régimes politiques de ces pays. Mais comment faire en sorte que la France garde une place de soi dans la reconfiguration géopolitique de l’Afrique, de manière douce et intelligente, et dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant ? Quant aux dirigeants africains, ils doivent eux-aussi se poser la question de savoir : quelle place pour l’Afrique et la francophonie dans un monde multipolaire en gestation ? Est-ce que les dirigeants français et africains réfléchissent-ils sur ces questions ? Je ne saurai le répondre. Qu’à cela ne tienne, étant un internaute et francophone, en écoutant les uns et les autres, j’ai le regret de constater que la France est en train de déplacer le problème, en croyant faussement que le peuple africain se laisse manipulé par Paul ou Pierre. Ceci est une grave erreur. Un raccourci. Mais qu’on arrête de se moquer de nous. Nous sommes un peuple mûr et qui sait ce qu’il veut. Comme toujours, l’Afrique possède des enfants qui savent réfléchir, et qui savent que la manipulation est une arme potentiellement nuisible et réversible. Ils savent que personne ne gagne dans la manipulation, encore moins dans la propagation de sentiment ANTI-FRANÇAIS en Afrique particulièrement, d’autant plus que la France est la seconde patrie de très nombreux africains. Ils sont combien d’africains parmi nous qui possèdent une double nationalité ? Combien de familles vivent grâce aux apports de leurs fils résidant en France ? Voilà autant de questions qui ne doivent être ignorées par des bloggeurs africains quand ils font leur direct. C’est pour dire que le bouleversement en France aura forcément des répercutions sur l’Afrique et sur des Africains.  Le malheur de la France est un malheur de l’Afrique. L’intégration entre Français et Africains est telle que l’un ne peut évoluer sans l’autre. En tout cas, convenablement. Que la France ne nous abandonne pas entre le bowal et le marécage. Nous sommes en plein vol.

On peut couper le cordon ombilical pour des raisons de souveraineté, mais le lien entre une mère et son enfant ne se coupe pas. Il est sacré. Nos enfants étudient en langue française quand même.  Ou bien qu’elle nous dise la vérité, si toutefois elle sait d’avance qu’elle sera perdante dans la bataille pour la naissance d’un monde multipolaire en cours. Étant francophone et littéraire, je me sens tout de même concerné par la défaite de la France sur tous les plans. Sinon, en principe, les pays Francophones d’Afrique devraient constituer un atout majeur pour la France, pour un lendemain stable pour elle et pour nous les africains. Malheureusement, comme toujours, elle a préféré miser sur une poignée d’intellectuels africains déracinés et déconnectés complètement des réalités concrètes de leurs propres pays, pour discuter le sort du peuple africain en son insu. Voilà la cause principale de sa déchéance politique en cascades sur le continent, aux conséquences incalculables. Mais il est plus que jamais nécessaire qu’elle change son approche quant à la question africaine, en approchant et écoutant des africains dignes et sincères, capables de dire la vérité à qui veut l’entendre, et de manière respectueuse et intelligente. Elle doit écouter la majorité silencieuse, dont des intellectuels et des connaisseurs des valeurs africaines. Qu’elle ne nous regarde plus comme elle regardait nos arrière-grands-parents. Qu’elle arrête de nous diviser pour régner, en supportant Paul pour abattre Pierre, et vice-versa. Qu’elle nous traite comme elle traite ses propres citoyens. Qu’elle révise et réactualise ses fameux accords ficelés furtivement avec des États africains corrompus. Qu’elle sache, en fin, que tout africain qui se départit de ses autres concitoyens pour la soutenir dans sa mésaventure africaine, de l’indépendance à nos jours, est un opportuniste, cannibale et hypocrite. Personnellement, je ne suis pas un militant de l’antisémitisme ni un militant d’anti-français. Loin s’en faut. Je suis simplement contre la politique de la France en Afrique, qui doit impérativement changer maintenant. Et j’ose croire que mes compatriotes, les guinéens, bien qu’étant artificiellement mis dos à dos par des hommes politiques pour des raisons politiques, sont majoritairement des panafricanistes dans leur sang et ne sont pas animés de sentiment anti-français. En tout cas dans son écrasante majorité. Au contraire, les guinéens sont hospitaliers au sens réel du terme, et sont donc contre la xénophobie sous toutes ses formes. Comme pour reprendre Toumba Diakité, le célèbre prisonnier guinéen et un accusé des tueries des évènements du 28 septembre 2009, je cite : la bouche est dangereuse. Car c’est elle qui propage la haine ethnique ou raciale, sans fondement. Bref, ce sont là quelques messages que j’adresse à la France, aux Français et aux francophones du monde entier. Car, le moment est très critique et le risque d’une confrontation multipolaire est élevé. Si les éléphants se battent chez un lapin, il ne restera que de ruine chez lui. Si l’Ambassadeur de la France ou un quelconque élu du peuple français parvenait à lire cet article, je le prie très respectueusement de transmettre ce message aux autorités au plus haut niveau de leur pays. Et d’ajouter que, nous avons un destin commun et que nous sommes condamnés à réfléchir ensemble, afin de surmonter les défis majeurs qui se posent à nous. Il en est de même pour toute personne de bonne volonté, de m’aider à porter à la connaissance à qui de droit ces mêmes messages d’appel à la cohésion et à la fraternité entre l’Afrique et la France.  

 

Dr Mory Mandiana Diakité

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Djikadan Daily N°3 

 

ÉDITORIAL//: AU PAYS DE PERPÉTUEL RECOMMENCEMENT : DE SÉKOU TOURÉ À COLONEL MAMADY DOUMBOUYA

Brève description des atouts et faiblesses des hommes qui ont gouverné notre pays, la république de Guinée, de 1958 à nos jours, avec des styles différents. Le dénominateur commun du règne de ces hommes, excepté un seul, c'est l'effusion du sang. 

1. SÉKOU TOURÉ. ATOUTS. C'est l'homme du 28 septembre 1958. C'est lui le père fondateur de la nation guinéenne. De teint noir, il était élégant et naturellement intelligent, pour ne pas dire surdoué et visionnaire. Il aimait s'habiller en blanc, la couleur fétiche de son parti, le PDG-RDA et l'éléphant comme symbole. Le système de gouvernance qu'il mit en place le rapprochait de son peuple, qui l'acclamait tant. Il était sincère envers lui-même, envers ses amis et envers son peuple. Il avait un plan de développement harmonieux qui prenait en compte les réalités concrètes du pays. Il mourut un matin de 26 Mars 1984, par suite d'une crise cardiaque. Tout porte à croire que si son parti continuait à diriger le pays, tout en opérant des réformes conséquentes, la Guinée serait au même niveau de développement sociopolitique que la Chine ou la Corée du Nord d'aujourd'hui, pour ne citer que ceux-là. FAIBLESSES : l'excès d'autoritarisme, la présidence à vie et les multiples complots dénoncés et suivis d'exécution des présumés coupables. Ces exécutions instrumentalisées et excessivement dramatiseés par la presse occidentale et des ONGs comme Humain Right Watch, ont contribué à diviser profondément les citoyens et renforcer la haine intercommunautaire et l'ethnocentrisme dans le pays. Si on en croit à cette ONG, c'est comme si Sékou Touré tuait chaque jour près de 160 personnes durant les 26 ans de son règne. Son opposition à la proposition de général de Gaulle suivi du référendum du 28 septembre 1958 dans lequel le non a largement emporté, en est pour quelque chose dans le lynchage médiatique dont il fut l'objet de la part des journalistes et ONGs à la solde du gouvernement Français ou du réseau françAfrique.  

2. GÉNÉRAL LANSANA CONTÉ. ATOUTS.

C'est l'homme du 3 avril 1984. À la tête d'une junte, dénommée CMRN, il s'est accaparé du pouvoir juste quelques jours après l'enterrement de Président Ahmed Sékou Touré. Il mit fin au système socialiste mis en place par ce dernier, dont il était lui-même un pilier, voire un bourreau. Quelques années plus tard après son accession au pouvoir, il fait adopter la loi fondamentale, qui autorisa le multipartisme et la liberté d'expression, qui déboucha sur la création de plusieurs médias privés dans tout le pays. Bien que n'ayant pas réussi à mettre en place un système de gouvernance approprié, il était tout de même proche de son peuple, sa communauté particulièrement. Il était pragmatique et reconnaissant des bienfaits des autres vis-à-vis de lui, pendant ses années de disette. Il était patriote et très loyal. FAIBLESSES. Taciturne, il était peu bavard. Son niveau d'expression en langue français était faible. Il n'aimait pas trop de contact avec le monde extérieur et était méfiant vis-à-vis des Blancs. Il ne croyait pas à la sincérité de l'amitié avec des Occidentaux Une année après son accession au pouvoir, à la faveur d'un pseudo ou vrai complot, il fit arrêter et exécuter, de façon extrajudiciaire, beaucoup de ses compagnons d'arme et d'anciens dignitaires du régime défunt, issus exclusivement de la communauté malinké ou Nko. L'histoire retient que c'est en son temps, que le chemin de fer Conakry-Kankan fut démantelé et vendu à vil prix à une compagnie étrangère. Il a échoué dans sa politique de développement du pays et a fini par cautionner le laisser-aller. Ce fut également en son temps que le vol systématique du denier public a commencé. Rongé par un diabète aigu et une leucémie, il ne contrôlait plus rien dans la gestion des affaires de l'État, laissant ainsi le pays à la merci des clans antagoniques, voire antagonistes. Les rumeurs l'ont donné plusieurs fois pour mort, mais il mourut finalement en décembre 2008. Il est à l'origine de tous les maux qui caractérisent le pays, de l'année 1990 à nos jours. Il l'a égorgé avant de le jeter dans un puits profond. C'est également en son temps que le pays est devenu la plaque tournante du trafic de la cocaïne. L'économie a été libéralisée au même titre que la vente et la consommation des drogues dures. Les militaires étaient les principaux dealers de drogue. Le développement de l'ethno stratégie comme outil de gouvernance a été déterminant pour son maintien au pouvoir pendant plusieurs décennie

3. MOUSSA DADIS CAMARA. ATOUTS et FAIBLESSES. Comme en 1984, un beau matin, Moussa Dadis Camara, à la tête d'une junte dénommée CNDD, s'est accaparé du pouvoir quelques heures seulement après l'annonce de la disparition de l'homme qui avait dirigé le pays d'une main de fer pendant 24 ans. Il n'a pas attendu la fin des funérailles pour annoncer la prise du pouvoir par l'armée, qui s'est déroulée sans effusion de sang. La mort de l'homme, il faut le mentionner, a été annoncée en différé par son entourage, qui était engagé dans une lutte intestine de succession sans merci, menée discrètement. Le mérite de Dadis réside principalement dans le démantèlement des réseaux mafieux de trafic de drogue, la cocaïne notamment, qui s'étaient accaparés du pays. Impulsif et sentimental à la fois, pendant son bref passage tumultueux et vacarme, il soufflait le chaud et le froid. Il a humilié publiquement plusieurs dignitaires du régime précédent pour leur implication présumée dans le détournement du denier public et dans le trafic de la cocaïne. Devenu vedette de la télévision nationale avec le feuilleton DADIS SHOW, même les corps diplomatiques et des représentants des compagnies étrangères n'ont échappé à la fougue de l'homme. L'ambassadeur d'Allemagne et le représentant de la société RUSAL d'alors n'en diront pas le contraire. Même son premier ministre, le respectueux Kabiné Komara, n'a pas fait exception à cette règle. Imprudent, il finit par se faire tirer dessus par son aide de camp, Toumba Diakité, au mois de septembre suivant dans un camp militaire de la place; soit 9 mois après son accession au pouvoir. La relation entre les deux personnes s'est fortement détériorée, en toile de fond l'accusation de responsabilité dans les tueries de masse des manifestants au stade du 28 Septembre. Il faut rappeler que ce fut lors d'un meeting à l'appel de l'opposition, que des manifestants se réunirent audit stade pour dire NON aux velléités de sa candidature aux prochaines élections présidentielles, que ce massacre a eu lieu.

4. GÉNÉRAL SÉKOUBA KONATÉ. ATOUTS ET FAIBLESSES. Ce fut suite à la blessure de Dadis par balle sur sa tête, que SÉKOUBA KONATÉ a pris les règnes du pays. Comme Gen. Lansana Conté, il est taciturne lui aussi. Son mérite réside principalement dans l'organisation des élections présidentielles libres et transparentes de 2010, même si celles-ci furent entachées de fraudes. Il a respecté les accords de Ouagadou à la lettre, en permettant à Mr. Jean Marie Doré, le premier ministre consensuel, de gérer les affaires de l'État et d'organiser les élections apaisées. En bon soldat, il a pu maîtriser l'armée, il faut le reconnaître, qui n'était plus républicaine. 

5. PROFESSEUR ALPHA CONDÉ. ATOUTS. Premier Président démocratiquement élu depuis l'adoption de la loi fondamentale autorisant le multipartisme, en 1990. Il est élu à la suite d'un scrutin très contesté par son challenger, Mamadou Celou Dalein Diallo. Sous les auspices de la communauté internationale, ce dernier a accepté sa défaite, même si difficilement. Il est très charismatique avec un carnet d'adresses bien rempli. Très tôt après sa prestation de serment, il entame des voyages pour, dit-il, le retour de la Guinée dans le concert des nations. À chaud, il déclara dans l'une de ses toutes premières allocutions radio télévisées, je cite : j'ai hérité d'un pays et non un État. Cela en dit long sur l'état dans lequel il a trouvé le pays. Les trois premières années de son règne furent caractérisées par des manifestations violentes sanglantes et récurrentes. Il a décroché l'annulation de la dette du pays dans le cadre du fameux PPTE. Il construit le barrage de Kaléta et lance le démarrage de Souapiti. FAIBLESSES. Naturellement humoriste, même en dénonçant les cas de détournements rocambolesques du dénier public, il le faisait avec humour et rigolade. Évoquer son nom fait tout de suite allusion à l'impunité. Son règne a favorisé l'émergence et l'enrichissement illicite d'une oligarchie insatiable. Bien qu'étant le plus aimé des présidents qu'a connu notre pays, PRAC était très éloigné du peuple. Il fut très isolé et finalement pris en otage par son entourage, engagé dans un concours de détournement du dénier public sans précédent. Des voyous à col blanc l'ont sevré de son peuple prématurément. Son personnage prête à confusion et continue à diviser encore ses militants et les citoyens jusque dans les familles. Ce fut sous son règne que le clivage ethnique a atteint son paroxysme, avec des slogans et promesses électorales incendiaires. C'est aussi en son temps que l''administration publique a été aussi politisée à outrance. Il était tout sauf ce dont on le croyait. Il faisait exactement le contraire de ce qu'il disait ou dénonçait ou promettait publiquement. Avec lui, il fallait s'attendre à tout et rien à la fois. Il s'est battu pendant une quarantaine d'années pour l'alternance démocratique dans son pays. Malheureusement, comme Lansana Conté en 2001, il a modifié lui aussi la constitution du pays, à son tour, à travers un référendum contesté et ensanglanté, afin de s'éterniser au pouvoir. Jusqu'à sa chute inopinée le 5 septembre 2021, on a jamais su ce pour lequel il s'est battu pendant plusieurs décennies ! Pourquoi s'était-il opposé à Sékou Touré, puis à Lansana Conté, successivement ? Il ne devrait pas, en réalité, faire plus d'un mandat à la tête du pays. Il n'avait pas le bon profil pour un pays aussi désordonné comme le nôtre. Il s'est trahi lui-même et a trahi son peuple, au nom duquel il menait pourtant son combat pour la démocratie; peut-être inconsciemment. Hélas ! Autrement dit, une fois arrivé au pouvoir, le voilà devenu l'ami fidèle des Présidents des pays non démocratiques comme la Turquie ou la Chine ou la Russie ! Son machiavélisme a fini par se retourner contre lui-même. Il s'est fait kidnapper un beau matin par des éléments des forces spéciales; une unité d'élite qu'il a créées, entretenues et équipées lui-même. Il comptait l'utiliser certainement comme un contrepoids non seulement pour la grande muette, mais aussi pour sa propre garde présidentielle. Hélas ! On ne peut être plus malin que Dieu.

6. COLONEL MAMADY DOUMBOUYA. ATOUTS et FAIBLESSES. Il est le Président en exercice. Le kidnappeur. Comparativement aux deux précédents coups d'État, celui de 1984 et de 2008, qui sont survenus qu'après la mort du Président en exercice, lui il a fait arrêter un Président en exercice, avant de proclamer la prise du pouvoir par l'armée. Par cet acte, il a ainsi brisé un mythe qui faisait croire que le coup d'État ne réussit pas en Guinée. Il apparaît comme un produit de synthèse de ces prédécesseurs. Il ne veut pas commettre les mêmes erreurs que ces derniers. Le combat pour la moralisation du dénier public et la récupération des des domaines de l'État reste pour lui la priorité des priorités. Pour le moment, c'est trop tôt de se prononcer sur sa proximité avec le peuple et de la manière dont son règne finira. Mais avec tout l'arsenal militaire et des lobbyistes qui l'entourent, tout porte à croire qu'il finira par être lui aussi le souhait de son entourage. Il risque de tout faire sauf l'essentiel. Au pays des rusés, des égoïstes et des méchants, pour réussir, il faut être rusé, égoïste et méchant.  

En somme, un bon système de gouvernance rapproche toujours le Président à son peuple. Par contre, un mauvais système de gouvernance l"isole et l'éloigne du jour au jour de son peuple. Un entourage mal intentionné empêche le Président de bien voir, de bien entendre et de mieux comprendre les préoccupations réelles de son peuple. C'est-à-dire son cri du cœur. C'est souvent un match dans lequel c'est 11 contre 1, qu'on assiste. C'est-à-dire : tous contre un. Chacun se bat de son côté pour nommer son ou ses homme (s). 

En Guinée, c'est quand l'histoire ne se répète pas, qui est surprenant.

À quand la fin de répétition de l'histoire en Guinée ?