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 Djikadan Daily N°2

 

À la Une : PREMIÈRE VICTIME SOUS LE RÈGNE DE CNRD 

 

Hier, au cours des manifestations spontanées qui avaient éclaté suite à l'annonce par le gouvernement de l'augmentation du prix du carburant, un jeune homme y a perdu la vie. Selon certains celui-ci constitue la première victime civile de CNRD. Preuve que naïfs ceux qui croyaient qu'avec la chute de PRAC, qu'aucun guinéen ne perdra plus la vie dans les manifestations. 

Pour la petite histoire, au temps du parti unique il n'y avait pas de manifestation d'opposition. Il y avait, en revanche, la paix et la quiétude dans le pays. 

Les manifestations politiques violentes souvent réprimées dans le sang ont commencé avec l'avènement du multipartisme, que certains qualifient de sauvage. L'épicentre de ces mouvements de protestation varie inversement en fonction de l'appartenance ethnique de celui qui gouverne le pays. Ainsi, lorsque le Général Lansana Conté était Président de la république, c'étaient Madina SIG et la Haute Guinée qui constituaient l'épicentre des contestations. Lorsque le Professeur Alpha Condé est devenu Président, à son tour, l'épicentre des contestations s'est déplacé vers le quartier de Bembeto et dans le Fouta. Depuis l'indépendance jusqu'à nos jours le Fouta est opposé à la gouvernance des Malinkés. Du coup, les Malinkés aussi craignent des représailles de la part des Peulhs, au cas où ceux-ci auront le pouvoir eux-aussi, un jour. Le complot dénommé complot Diarra en est une parfaite illustration. Il a été mis à profit par les dignitaires Peulhs du CMRN pour massacrer la quasi-totalité des officiers Malinkés, de façon extrajudiciaire, en Juillet 1985. On s'est servi simplement de Lansana Conté pour venger les victimes du règne de Sékou Touré, issues principalement de l'ethnie Peulh. Et c'est justement à cause de ce massacre que les Malinkés ont haï un moment donné Lansana Conté et son ethnie, l'ethnie Soussou. Voilà pourquoi les quartiers ou les villes majoritairement Malinkés constituaient l'épicentre des contestations du régime de l'homme de 3 Avril 1984. La situation de notre pays est tellement complexe que des simples déclarations démagogiques ou l'organisation des assises tronquées ne peuvent avoir que de l'effet boomerang. On ne peut ignorer l'origine d'un mal et prétendre trouver de solution à ce mal, à moins qu'on soit fou. Le fou ne se rend compte de l'arrivée de l'hiver que quand il commence à se blottir sous l'effet de la fraîcheur. C'est là qu'il comprendra que l'hiver est arrivé. Il ne prévoit pas, mais il subit. L'élite de notre pays se comporte exactement comme des fous. 

Bref, même si Barack Obama devenait le Président de notre pays, sans réformes politiques adéquates, il aura inéluctablement des morts sous son règne. Il ne faut pas se leurrer, il en aura des morts et des morts encore, sans compter des blessés et des dégâts matériels. C'est inévitable. Car, c'est la démocratie de haine qui est pratiquée qui tue et fait tuer. Lansana Conté a tué ; Alpha Condé a tué ; ce n'est pas Doumbouya qui fera l'exception à cette règle. 

 

DMM