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L'objectif de cette lettre, probablement la dernière de ma part, est de dire aux nouveaux hommes forts de l'Afrique francophone de faire beaucoup attention pour éviter de donner raison à ceux qui croient que la raison de leur montée au pouvoir est ailleurs. Ils ne doivent oublier l'accueil qui leur a été réservé par leur peuple très enthousiasmé. Même si les arguments énumérés par eux dans leurs discours respectifs pour justifier le bien-fondé de leur prise du pouvoir par la force, varient d'un pays à un autre. Si au Mali et au Burkina Faso, l'argument principal est la détérioration du climat sécuritaire dans le pays, en république de Guinée et au Gabon, par contre, c’est la violation des principes démocratiques de base qui est mise en avant. À vrai dire, c'est la mal gouvernance encouragée par des dirigeants occidentaux qui explique l'échec de la démocratie en Afrique francophone, marqué par le retour fracassant des militaires au pouvoir. La mal gouvernance est la mère de tous les maux dont souffrent les peuples d'Afrique noire. On ne peut pas mal gérer le dénier public d'un pays pendant des années et de s'attendre pour ce pays à un lendemain meilleur et stable économiquement, socialement et politiquement. Les mêmes causes ayant conduit à ces récents coups d'État engendreront, sans doute, d'autres coups d'État encore, soit dans ces mêmes pays ou ailleurs dans d'autres pays du continent, aussi longtemps que les mêmes pratiques malsaines de la gouvernance demeureront. C’est notre système de gouvernance même qui génère le terrorisme. La lutte pour la restauration de la sécurité doit aller de pair avec la lutte pour la prospérité partagée, sinon on aboutira aux mêmes résultats que les années précédentes.   

Chers Putschistes de la troisième génération,

Permettez-moi tout d’abord de vous rappeler cette affirmation du Président Thomas Sankara, je cite : l'impérialisme se trouve dans nos assiettes. Même si moi je dirai qu'il se trouve aujourd'hui dans nos poches. C’était une façon pour le Président Thomas d’inciter l’Africain à consommer ce qu’il produit et produit ce qu’il consomme, avant tout. Autrement dit, dans un sens plus large, c’est pour dire que nous devons faire par nous-mêmes ce que nous pouvons faire par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Qu’on n'attende pas toujours qu'on nous dise de faire ce que nous devons faire pour nous-mêmes. Le grand ennemi d’une transition militaire, c’est incontestablement l’argent, le pognon. C’est un appât. Mais sommes-nous à notre combien énième fois de transition militaire dans nos pays respectifs ? Ailleurs chez les autres, aujourd’hui on ne parle plus de transition militaire, plutôt de transition écologique ou énergétique ou alimentaire. 

Chers soldats aux affaires,

Évitez de répéter les mêmes erreurs que vos aînés en omettant l’aspiration du peuple et de s’attendre à des résultats différents. Ne pactisez pas avec des diables. Tous les moyens sont bons pour arriver à Rome. Si c'est le groupe Wagner qui peut nous permettre de détruire durablement le terrorisme dans le Sahel, alors pourquoi ne pas en essayer, mais de manière transparente et équitable. Puisque c’est avant tout un investissement humain et financier. Quelqu’un qui est sur le point de se noyer, même si tu le tends un couteau tranchant à biface il le tiendra fermement. Tel est aujourd’hui le cas du Mali, du Burkina et du Niger. Le plus important c'est de restaurer la souveraineté de nos États, tant sur le plan alimentaire, sécuritaire et politique. Et surtout à ne pas perdre de vue que la corruption généralisée et systématisée est la plus grande menace pour la paix et pour la souveraineté de nos États. Si vous succombez à la tentation de luxe en dilapidant le dénier public, la refondation tant vantée au peuple, se transformera en un cauchemar pour lui. En fait, le peuple ne croyait plus à la démocratie miroitée par les opposants formatés en Occident. Des dictateurs déguisés en démocrates. Des marchants d'illusion. Des pyromanes. Il compte sur vous pour partir sur une base saine.

Chers présumés sauveurs des peuples opprimés,

Si vous aussi vous essuyez dans votre mission de redressement socioéconomique et démocratique dans vos pays par le fait de la corruption et/ou de l’incompétence, cela va s’en dire qu'on est parti encore pour des décennies de souffrance et d’incertitude. Et vos fortunes illicitement accumulées vous maudiront pour toujours dans la tombe. Vos âmes ne se reposeront jamais. Vos enfants seront dépourvus de la bénédiction, la baraka. Le pécher est très dangereux, si seulement on le savait. On a perdu d'énormes sacrifices consentis pour l'avènement de la démocratie en Afrique francophone notamment. Trois décennies de lutte acharnée pour l’instauration de la démocratie sont perdues, soit l’avenir de plusieurs générations détruit. La démocratie a échoué puisqu’elle n’a pas tenu compte de nos réalités concrètes. Vous êtes encore revenus au pouvoir, vous les militaires. C’est vous qui tiriez sur nous hier à bout portant pour avoir sorti dans les rues et manifesté notre désir pour la démocratie et c’est vous qui êtes revenus encore aux affaires ! On est vraiment malheureux. Pour rappel, ce sont les mêmes militaires qui ont renversé des régimes postcoloniaux démocratiquement élus avec des arguments fallacieux pour justifier leur forfaiture et en complicité avec des impérialistes, nos pires ennemis. Nous pouvons aujourd’hui affirmer sans ambages que ceux qui sont morts dans la bataille pour l’avènement de la démocratie en Afrique francophone notamment, sont morts pour rien. Mais pourquoi tout cela c'est seulement dans des pays francophones qu’on assiste ? Ceci n’est-il pas déshonorant pour la puissance mère comme image sur le plan international ? Il est plus que nécessaire que la France change sa façon de faire la politique en Afrique.

Chers putschistes sauveurs autoproclamés,

Refusez de donner raison à vos détracteurs qui vous considèrent comme des prédateurs, plutôt que des sauveurs. Ne vous rendez pas coupables de haute trahison en devenant riche et en confisquant le pouvoir par la force. Un putschiste sauveur ne doit pas être riche en détournant des fonds publics de son pays. N’emprisonnez pas l’argent public dans l’immobilier, le nouveau secteur privilégié des corrompus et corrupteurs pour investir l’argent détourné. Ceci est quelque chose qui empêche l’emploi de millions de jeunes diplômés, qui se tournent vers l’Occident en quête du bien-être, en prenant d’assaut l’océan atlantique avec tout le risque que cela comporte. Cette migration massive provoquée des enfants de notre continent est un crime contre l’humanité. Mais les impérialistes et nos hommes politiques en sont responsables. Chaque nouveau coup d’État dans ce monde moderne est un coup d’État de trop. Malheureusement on assistera encore d’autres putschs si la question de l'emploi des jeunes n'est pas réglée pour les décennies à venir; il en aura des coups d'État tant que la prospérité demeure sélective; il en aura des coups d'État tant que le peuple ne mange pas à sa faim et boire à sa soif; il en aura des coups d'État tant que la manipulation du peuple reste le sport favori des hommes politiques; il en aura des coups d'État tant que l'accès aux soins de santé de qualité demeure un rêve pour le citoyen lambda; il en aura des coups d'État tant que l'électricité reste une denrée rare dans nos pays ; il en aura des coups d'État tant que nos élections sont financées par l'étranger, parfois par la mafia; il en aura des coups d'État aussi longtemps que les ressources du pays profiteront seulement qu'aux décideurs au grand dame de la majorité des populations; bref, il en aura des coups d'État tant que nos pays resteront en tête des principaux pourvoyeurs de migrants.

Chers présumés putschistes milliardaires,

Sachez que la patience du peuple a une limite. Quand il s’impatiente, c'est le sang qui coule, ce sont des voitures qui se brulent, c’est le couvre-feu, c’est l’état d’urgence. Ceux-ci sont des ingrédients ou symptômes pour l’éminence d’un coup d’État. Un peuple affamé est une bombe biologique à fragmentation. La pauvreté engendre la violence. Un président de la république doit être sage à tout point de vue. Sinon c’est le peuple qui souffrira. Je finis mes propos par vous remercier pour l’attention que vous auriez bien voulu accorder à cette lettre, tout en vous rappelant qu'un patriote ne trompe pas son peuple, même spirituellement, à plus forte raison, économiquement. Il ne vit pas dans l'opulence, il mène une vie modeste et exemplaire. Mais, on ne peut pas faire un coup d'État sanglant contre un régime démocratique même bien qu’étant paranoïaque et par la suite reprendre les mêmes pratiques ayant occasionné ce coup d’État. Pendant que d’autres croupissent en prison pour détournement à ciel ouvert du denier public, d’autres, en moins de deux ans de responsabilité étatique, sont en passe de dépasser ceux qui sont en prison pour les mêmes causes ! C’est idiot. Mais le peuple n’est pas bête. On ne doit pas jouer avec le peuple. Il est intelligent et imprévisible. L’histoire donnera raison à qui de droit.

 

Je vous remercie,

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Avant d’octroyer l’indépendance aux pays africains, l’Occident notamment la France, profitant de sa supériorité scientifique et culturelle, a savamment élaboré de nouveaux instruments de domination de ses anciennes colonies, afin de maintenir sa suprématie sur elles. J’imagine que ce fut aussi la même chose avant l’abolition de la traite négrière pour passer à la colonisation. Après le néocolonialisme que faut-il s’attendre encore de sa part ? Mais pour quelqu’un qui connait bien le rapport entre les prédateurs et proies en jungle, comprend facilement que c’est de la bonne guerre qu’elle mène, comme toujours. Quand un lion affamé attaque un ruminant, il le fait avec force et rapidité, sans état d’âme; car c’est son droit naturel le plus absolu : le droit à la vie, le droit à l’existence. C’est une lutte perpétuelle pour la survie que se livrent les êtres vivants. Autrement dit, sans l’Afrique, que va devenir la France ? L’Afrique étant pour elle une proie facile, une marchandise bon marché.  De l’esclavage à nos jours, c’est toujours l’Afrique qui paye le lourd tribut de l’incursion étrangère. Elle fait toujours l'objet de convoitises des prédateurs de toute sorte. Les proies les plus prisées sont celles qui ont la viande douce. Et l’Afrique est bien assaisonnée. Personnellement, quand je regarde des films documentaires sur le monde sauvage, et sachant les conséquences de l’extinction des espèces nécessaires à l’équilibre de l’écosystème, je pense aussitôt à la France et à l’Afrique, liées par un rapport de dominant et de dominé. Un rapport asymétrique à tout point de vue. Est-ce que réellement la France peut-elle s’en passer de l’Afrique, vice-versa ? C’est-à-dire, la France sans l’Afrique et ses immenses fabuleuses ressources naturelles cela est-il possible ?

Ce que moi je sais, l’octroi de la nationalité occidentale aux ressortissants des pays disposant d’abondantes matières premières, notamment des minerais rares, fait partie des stratégies machiavéliques savamment orchestrées par l'Occident pour faciliter la colonisation par procuration, que nous assistons impuissamment depuis des décennies.   L’exportation de son modèle de démocratie propre à elle vers l’Afrique et le terrorisme islamique constituent également des instruments de domination à distance ou du néocolonialisme, dont le but consiste à nous maintenir dans la précarité et nous empêcher à s’atteler à l’essentiel. Par définition, moi j’entends par néocolonialisme : la forme civilisée de la colonisation. D’autres diront que c’est la forme avancée de l’esclavage et de la colonisation, qui n'a cessé véritablement.  C’est la forme qui change, mais les pratiques restent les mêmes comme toujours. Les Présidents africains ont le rang de gouverneur de l’époque coloniale. Des hommes politiques qui lui tiennent tête, c'est-à-dire ceux qui comprennent ses manœuvres dilatoires et sataniques, sont vite écartés du pouvoir, souvent de manière violente et ensanglantée ou empêchés d’y accéder par tous les moyens possibles, au profit des béni-oui-oui. Et on les fait substituer instantanément par d’autres africains prêts à agir pour elle; Quand on monte des complots contre eux et qui échouent, la presse acquise à sa cause est là omniprésente pour démontrer que ce sont des pseudo complots pour éliminer des adversaires politiques encombrants. Et quand le complot réussi, on trouvera toujours des arguments pour le justifier.

Je suis tout de même conscient que la solution pour l’indépendance politique et économique de l’Afrique, passe nécessairement par l’éducation de qualité pour tous et toutes. Et cela ne peut se réaliser dans un système de gouvernance corrompue. Mais le terrorisme risque d’être plus nuisible au continent noir que la traite négrière. Car, il tue et empêche l’éducation normale de millions d’enfants. C’est le lieu de lancer un appel pressant aux dirigeants du Qatar et de l’Arabie-Saoudite pour qu’ils arrêtent maintenant de supporter le terrorisme au Sahel. Ils doivent avoir pitié maintenant de l’Afrique et comprendre que le terrorisme est contre-productif et salissant pour l’Islam. Car, les premières victimes se sont des musulmans et musulmanes.  Qu’ils sachent que ceux qui tuent au nom de l’Islam, ne sont pas des croyants. Ce sont des vrais kafr.  Des bandits de grand chemin.

Bref, eu égard à ce qui précède, je pense que la France aurait préféré être taxée d’État terroriste, que d’accepter de perdre le contrôle sur sa proie préférée et inoffensive, qu’est l’Afrique. C’est une question de vie ou de mort pour elle. Même si on la qualifierait d'être un cancer pour l’Afrique noire, elle accepterait cela que de plier bagage sauf cas de force majeure. Si elle plie bagage, c’est pour se préparer pour mieux sauter.  

NB : Je ne suis ni pour Poutine ni pour Macron encore moins pour Xi JinPing. Je suis juste pour une Afrique libre, qui gagne dans la dignité.  

 

DMM

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Le peuple français doit revoir sa manière de choisir ses présidents. Il doit arrêter d'élire des Présidents insuffisamment cultivés. La tendance n'est pas favorable à apaiser la tension entre l'Afrique francophone et la France. Pour rappel, Nicolas Sarkozy, président de la republique française d'alors, a déclaré à Dakar que, je cite : l'ancêtre des africains n'est suffisamment entré dans l'histoire. Quelle histoire faisait-il allusion ? Est-ce s'est il interrogé pourquoi cela ? Macron aussi, l'actuel président de la France, dans ses sorties médiatiques sporadiques et insolites, ne cesse de se moquer des africains. Mais la génération actuelle n'est pas prête à se laisser faire. L'armée panafricaniste virtuelle n'est pas prête à se faire manipuler. Je veux parler des blogueurs panafricanistes infatigables. 

Le processus de <<défrancisation>> du continent noir a sonné. Et rien ne peut plus arrêter cela. Il est déclenché. C'est le printemps français, après le printemps arabe. 

On a assassiné Patrice Lumumba, mais un nouveau Lumumba émergera ! On a assassiné Thomas Sankara, un autre Thomas est venu. On a tué Modibo, un autre Modibo est venu. Sekou Touré est mort, Sekou Touré reviendra.

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Ce n’est nullement un secret de polichinelle de comprendre que le monde subit une transformation géopolitique profonde, avec tous les risques que cela comporte. Si hier, la présence des bases militaires françaises dans des pays africains était gage de stabilité politique, aujourd’hui elles sont devenues une menace existentielle pour les régimes politiques de ces pays. Mais comment faire en sorte que la France garde une place de soi dans la reconfiguration géopolitique de l’Afrique, de manière douce et intelligente, et dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant ? Quant aux dirigeants africains, ils doivent eux-aussi se poser la question de savoir : quelle place pour l’Afrique et la francophonie dans un monde multipolaire en gestation ? Est-ce que les dirigeants français et africains réfléchissent-ils sur ces questions ? Je ne saurai le répondre. Qu’à cela ne tienne, étant un internaute et francophone, en écoutant les uns et les autres, j’ai le regret de constater que la France est en train de déplacer le problème, en croyant faussement que le peuple africain se laisse manipulé par Paul ou Pierre. Ceci est une grave erreur. Un raccourci. Mais qu’on arrête de se moquer de nous. Nous sommes un peuple mûr et qui sait ce qu’il veut. Comme toujours, l’Afrique possède des enfants qui savent réfléchir, et qui savent que la manipulation est une arme potentiellement nuisible et réversible. Ils savent que personne ne gagne dans la manipulation, encore moins dans la propagation de sentiment ANTI-FRANÇAIS en Afrique particulièrement, d’autant plus que la France est la seconde patrie de très nombreux africains. Ils sont combien d’africains parmi nous qui possèdent une double nationalité ? Combien de familles vivent grâce aux apports de leurs fils résidant en France ? Voilà autant de questions qui ne doivent être ignorées par des bloggeurs africains quand ils font leur direct. C’est pour dire que le bouleversement en France aura forcément des répercutions sur l’Afrique et sur des Africains.  Le malheur de la France est un malheur de l’Afrique. L’intégration entre Français et Africains est telle que l’un ne peut évoluer sans l’autre. En tout cas, convenablement. Que la France ne nous abandonne pas entre le bowal et le marécage. Nous sommes en plein vol.

On peut couper le cordon ombilical pour des raisons de souveraineté, mais le lien entre une mère et son enfant ne se coupe pas. Il est sacré. Nos enfants étudient en langue française quand même.  Ou bien qu’elle nous dise la vérité, si toutefois elle sait d’avance qu’elle sera perdante dans la bataille pour la naissance d’un monde multipolaire en cours. Étant francophone et littéraire, je me sens tout de même concerné par la défaite de la France sur tous les plans. Sinon, en principe, les pays Francophones d’Afrique devraient constituer un atout majeur pour la France, pour un lendemain stable pour elle et pour nous les africains. Malheureusement, comme toujours, elle a préféré miser sur une poignée d’intellectuels africains déracinés et déconnectés complètement des réalités concrètes de leurs propres pays, pour discuter le sort du peuple africain en son insu. Voilà la cause principale de sa déchéance politique en cascades sur le continent, aux conséquences incalculables. Mais il est plus que jamais nécessaire qu’elle change son approche quant à la question africaine, en approchant et écoutant des africains dignes et sincères, capables de dire la vérité à qui veut l’entendre, et de manière respectueuse et intelligente. Elle doit écouter la majorité silencieuse, dont des intellectuels et des connaisseurs des valeurs africaines. Qu’elle ne nous regarde plus comme elle regardait nos arrière-grands-parents. Qu’elle arrête de nous diviser pour régner, en supportant Paul pour abattre Pierre, et vice-versa. Qu’elle nous traite comme elle traite ses propres citoyens. Qu’elle révise et réactualise ses fameux accords ficelés furtivement avec des États africains corrompus. Qu’elle sache, en fin, que tout africain qui se départit de ses autres concitoyens pour la soutenir dans sa mésaventure africaine, de l’indépendance à nos jours, est un opportuniste, cannibale et hypocrite. Personnellement, je ne suis pas un militant de l’antisémitisme ni un militant d’anti-français. Loin s’en faut. Je suis simplement contre la politique de la France en Afrique, qui doit impérativement changer maintenant. Et j’ose croire que mes compatriotes, les guinéens, bien qu’étant artificiellement mis dos à dos par des hommes politiques pour des raisons politiques, sont majoritairement des panafricanistes dans leur sang et ne sont pas animés de sentiment anti-français. En tout cas dans son écrasante majorité. Au contraire, les guinéens sont hospitaliers au sens réel du terme, et sont donc contre la xénophobie sous toutes ses formes. Comme pour reprendre Toumba Diakité, le célèbre prisonnier guinéen et un accusé des tueries des évènements du 28 septembre 2009, je cite : la bouche est dangereuse. Car c’est elle qui propage la haine ethnique ou raciale, sans fondement. Bref, ce sont là quelques messages que j’adresse à la France, aux Français et aux francophones du monde entier. Car, le moment est très critique et le risque d’une confrontation multipolaire est élevé. Si les éléphants se battent chez un lapin, il ne restera que de ruine chez lui. Si l’Ambassadeur de la France ou un quelconque élu du peuple français parvenait à lire cet article, je le prie très respectueusement de transmettre ce message aux autorités au plus haut niveau de leur pays. Et d’ajouter que, nous avons un destin commun et que nous sommes condamnés à réfléchir ensemble, afin de surmonter les défis majeurs qui se posent à nous. Il en est de même pour toute personne de bonne volonté, de m’aider à porter à la connaissance à qui de droit ces mêmes messages d’appel à la cohésion et à la fraternité entre l’Afrique et la France.  

 

Dr Mory Mandiana Diakité